Les particuliers ont le souhait grandissant d’investir dans des petites entreprises innovantes. Il est vrai que les différents modes d’investissements sont souvent méconnus de la plupart des épargnants souhaitant investir. Des FCPI-FIP ou du « crowdequity », lequel choisir ?
FIP, FCPI, Crowfunding, Crowdequity : Les définitions
Le FIP (fonds d'investissement de proximité) et le FCPI (fonds commun de placement dans l'innovation) sont des démarches d'investissement collectif dans un panier de sociétés sélectionnées par des professionnels. Ces fonds investissent soit dans des start-up et des PME innovantes dans le cas des FCPI, soit dans des PME plus matures souvent régionales dans le cas des FIP.
Le crowdfunding (littéralement financement par la foule) est un mode d’investissement apparu récemment qui permet, via des plateformes web spécialisées, de mettre en relation des sociétés souhaitant lever des capitaux, dont les titres ne sont pas cotés en Bourse, avec des souscripteurs.
Le crowdequity (equity signifiant en anglais les fonds propres ou le capital d'une entreprise) permet donc de participer au développement des jeunes entreprises en croissance en injectant de l'argent dans leurs projets, sans intermédiaire.
Qualité des investissements
En investissant dans des fonds, vous vous engagerez majoritairement auprès de jeunes entreprises innovantes non cotées (mais aussi cotées) (70% minimum du portefeuille), déjà bien développées et spécialisées surtout dans les technologies et la santé. Pour les FCPI-FIP, la sélection du projet est faite pour vous par le gérant de fonds qui retient, en moyenne, seulement une vingtaine de participations sur un nombre important de dossiers étudiés.
En investissant par des plateformes, vous aiderez des entreprises plus jeunes et plus risquées, exerçants dans des secteurs d’activités variés. Vous financerez alors les premiers pas des PME. Par le crowdequity, c’est à l’investisseur de choisir les PME qu’il désire aider financièrement parmi la sélection retenue par la plateforme (sur certaines, 98% des sociétés candidates sont recalées).
Pour les fonds comme pour les plateformes, vous devez vous assurer qu’ils sont agréés en tant que conseillers en investissement participatif (CIP) et qu’ils vous fournissent toutes les informations nécessaires à l’appréciation de votre placement et de ses risques.
Il est difficile de mesurer la performance financière pour les investissements réalisés via les plateformes car l’essor de ces dernières est trop récent. Le risque sur ces placements est important tout comme la possibilité de réaliser une plus-value importante. Nous vous conseillons de diversifier vos lignes pour mutualiser vos risques.
Dans les FIP-FCPI, la sélection est faite par les gérants. Les performances pour ces placements sont très hétérogènes en fonction de l’année de réalisation de l’investissement et de la qualité des sociétés sélectionnées. Il y a une mutualisation des risques sur chaque produit mais il est souhaitable d’investir sur plusieurs FIP et/ou FCPI et d’y investir une somme raisonnable chaque année plutôt qu’une somme importante une seule année. Il est préconisé de s’adresser à un conseiller capable de vous aiguiller sur les produits les plus adaptés à votre situation.
Fiscalité, profitez d’une réduction d’impôt
En contrepartie d’un investissement par des fonds, vous bénéficiez d’une réduction d’impôt sur le revenu (IR) ou sur la fortune (ISF), proportionnelle aux sommes investies et plafonnée (18% du montant des versements limités à 12 000€ pour les célibataires et 24 000€ pour les couples). Néanmoins, il faut en général investir au minimum 500€ pour accéder à ces fonds et s’engager pour au moins 5 ans (la durée des produits s’étale de 5 à 9 ans avec la possibilité de proroger de deux fois un an la durée du produit sur décision unilatérale du gérant si cela est prévu dans les conditions générales).
L’investissement en « crowdequity » bénéficie aussi d’atoûts fiscaux si les PME que vous financez sont éligibles (c’est le cas pour la majorité d’entre elles). Les taux de réduction à l’IR et l’ISF sont les mêmes que pour les FCPI-FIP (mais avec des limites de versements plus élevées, 50 000€ pour les célibataires et 100 000€ pour les couples). Par contre, à la sortie, les plus-values sont imposées en tant que valeurs mobilières, avec un abattement (hors prélèvements sociaux), selon la durée de détention.
Vous pouvez négocier les taux de rémunération
Les FCPI-FIP sont critiquées pour leurs frais élevés, avec celui d’entrée qui tourne autour des 5% (mais négociables généralement) et le taux de frais annuel moyen maximal (TFAM, le taux prélevé pendant toute la durée de vie du fonds) qui est d’environ 4.6%. Cette rémunération correspond à l’accompagnement réalisé par les équipes de gestion auprès des entreprises sélectionnées.
Les plateformes de crowdequity ne prélèvent pas de frais de gestion annuels mais sont rémunérées par une commission sur le montant des sommes récoltées. C’est ce moindre coût qu’elles mettent donc en avant par rapport aux fonds.
Allouez à ces placements jusqu’à 10% du patrimoine
Ces deux formules sont très risquées et la performance n’est pas garantie. En outre, ce genre de placement n’est pas liquide. Il est donc conseillé aux épargnants de n’y allouer qu’une petite partie de leur patrimoine (de 5 à 10%).
Dans les FIP-FCPI, il est possible de se retirer par une cession des titres. Attention cependant, toute cession avant 5 ans de détention se traduira par une reprise de l’avantage fiscal.
En revanche, cela n’est pas possible par les plateformes où certains restent « scotchés à vie ».